TECHNIQUES DE PECHE - LES TEMPS DE LA PECHE


 
 
LA BONNE MOUCHE AU BON MOMENT.
 
 
La société moderne nous a fait perdre de vue certains éléments naturels qui rendent parfois très improbables les résultats de nos sorties de pêche, organisées selon un planning trop inspiré de notre manière de vivre quotidienne et pas assez de celle des écosystèmes aquatiques et des poissons.
Les pêcheurs présents au bord de l'eau au bon moment sont de plus en plus rares car il est devenu exceptionnel de vivre avec le rythme naturel des saisons et du soleil. Pourtant les poissons eux y sont tenus.
 
L'HEURE C'EST L'HEURE
 
LE COUP DU MATIN : DORMIR OU PRENDRE DU POISSON IL FAUT CHOISIR !   A cause de certaines contraintes professionnelles j'ai été amené à pratiquer ma passion de la pêche à la mouche avant de débuter ma journée de travail. C'est à cette occasion que j'ai eut la chance de redécouvrir ces coups du matin que je chérissais plus que tout étant adolescent et que j'avais délaissés petit à petit une fois devenu adulte. Enfiler ses waders dans l'obscurité la plus totale, s'approcher de cette rivière encore endormie mais qui dans quelques instants va s'offrir à vous au plus fort de son activité, se mettre à fouetter avec les premières lueurs de l'aube qui pénètrent ce profond vallon sont autant de moments inoubliables et irremplaçables de la vie d'un pêcheur. De plus en plus fréquemment, je rencontre des pêcheurs qui sourient lorsque je leur propose une sortie de pêche avec un rendez vous au bord de l'eau à 6h00. D'où vient-il donc ce pêcheur farfelu qui pêche encore à la façon des anciens des campagnes ? Oui d'accord mais ne dit-on pas que les anciens prenaient plus de poissons que nous ? La faute à la pollution certainement mais peut être aussi au fait qu'à dix heures du matin sur une rivière du Jura comme l'Ain, vous arrivez avec trois heures de retard pour voir le dernier d'une série ininterrompue de gobages de belles farios…
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt et les captures appartiennent à ceux qui pêchent aux moments où les poissons s‘alimentent sérieusement.
 
Les coups du soir sont des moments propices à de belles prises mais ils n'égalent que très rarement la richesse du coup du matin où des poissons calmés par la sécurité relative que la nuit leur a offerte se nourrissent des reliefs des éclosions de la veille et des insectes qui éclosent avec la naissance du jour. Si le coup du soir est devenu un véritable phénomène de mode sur certains parcours, je me réjouis toujours en arrivant au petit matin sur une rivière, parfois même un de ces parcours excessivement fréquenté au coup du soir, oubliée encore pour plusieurs heures de tous et où les poissons sont tous disposés à faire bon accueil à mes artificielles.
 
Le coup du matin se caractérise dans la majorité des cas par une activité très marquée en surface mais de courte durée. La plupart du temps, vous pêcherez pendant une heure en mouche sèche avec beaucoup de succès et des poissons réellement concentrés sur leur alimentation puis l'activité se ralentira de plus en plus pour ne devenir que sporadique et bien souvent cantonnée aux couches d'eau inférieures, ce qui explique en partie le succès et l'engouement croissant pour les pêches en nymphe.
 
Il est triste de voir un pêcheur s'acharner en vain à pêcher en sèche des poissons qui ne gobent plus ou à pêcher résigné en nymphe alors que deux heures auparavant les gobages étaient légion.
 
LE COUP DU SOIR : PRECISION ET RECHERCHE CIBLEE Le coup du soir est un moment privilégié même s'il est plus suivi que le coup du matin par les pêcheurs de tous horizons. Certains pêcheurs se sont d'ailleurs littéralement spécialisés dans ces pêches de clôture. Des poissons énormes se laissent tromper tous les ans à l'heure du loup, sur des parcours où ils ont appris à se méfier de la lumière du jour qui facilite le travail de repérage de ces pêcheurs qui s'ingénient à les taquiner. Un coup du soir se prépare. On ne doit pas s'attarder à pêcher les gros gobages bruyants qui sont trop souvent l'apanage des plus petits poissons mais observer méthodiquement l'activité et repérer les gros poissons qui se saisissent avec discrétion de leur proie. La pêche du coup du soir doit se faire sans précipitation et avec beaucoup de concentration. Les gros poissons seuls doivent être visés et le nombre de passage de votre artificielle qu'ils tolèreront seront limités avant de se caler au fond définitivement.
 
LES PECHES DE JOURNEE   Pour la pêche en rivière, les pêches de journée sont souvent synonymes de pêches difficiles en nymphe. Il est cependant de nombreux cas où cela ne se vérifie pas, lors des moissons et des chutes de sauterelles sur les cours d'eau, lors d'éclosions massives et régulières les jours pluvieux, etc.
Le résultat d'une pêche en cours de journée en période d'ouverture, dépend de manière décisive du temps qu'il fait, des mouvements d'eau et le pêcheur n'a que peu de moyens de savoir à quoi il va se retrouver confronté. La pêche aux « mauvaises » heures, qui peuvent cependant être ponctuées de nombreuses captures, est moins régulière que celle des extrémités du jour.
 
La pêche en pleine journée devient rapidement la seule à vous permettre des prises lorsque la saison se termine ou débute à peine. En hiver, en période froide, en début ou en fin de saison, la pêche se limite souvent aux quelques heures les plus chaudes – ou les moins froides – de la journée pendant laquelle se concentre le peu d'activité des poissons engourdis. Pas besoin lors de ces périodes froides de réveiller la maisonnée en plein milieu de la nuit : les poissons ne se laissent prendre que lorsque le soleil leur réchauffe un peu les nageoires… En règle générale, les températures extrêmes sont à éviter : les heures les plus chaudes sont à fuir en été et les points du jour sont défavorables aux pêches par temps froid.
 
LE TEMPS QU'IL FAIT ET CELUI QUI VIENT
 
Pour pêcher dans de bonnes conditions, le temps qu'il fait revêt une importance déterminante. Chaque espèce et chaque technique s'exprime au mieux pour un ensemble de facteurs atmosphériques. Nous allons faire un tour d'horizon des techniques et des conditions dans lesquelles elles offrent les plus belles parties de pêche même si les conditions sont toujours extrêmement variables et dépendent de nombreux autres facteurs tels que crues et décrues, heure, fréquentation, débit, etc.
 
La pêche en mouche sèche des salmonidés est particulièrement favorable en début de saison lorsque les journées sont chaudes, ensoleillées et venteuses sauf si la chaleur induit une fonte des neiges en amont. Lorsque le mois de mai arrive et les premières chaudes journées, se sont les journées pluvieuses qui donneront les meilleurs résultats. Une pluie trop violente vous empêchera de suivre des yeux votre artificielle. Lorsque la période chaude arrive, les journées orageuses, les dépressions sont souvent le signal de départ d'éclosions d'insectes nombreuses ou de retombées d'insectes terrestres. En automne, les journées chaudes et venteuses, surtout si le baromètre s'écroule sont souvent très bonnes.
 
La pêche en nymphe à vue ne peut être pratiquée qu'avec une luminosité forte qui complique beaucoup l'approche du poisson. Les journées pluvieuses sont extrêmement favorables aux pêches en nymphe à l'indicateur, au toucher ou aux pêches en noyées.
 
La pêche au streamer des carnassiers donnera toujours des résultats mais en fonction de l'espèce recherchée : les blacks bass s'activent lorsque le temps est beau ou au moins chaud. Les sandres et perches se prennent plus facilement quand la pluie est au rendez vous. Une grosse dépression allant de paire avec une grosse hausse de température en hiver vous donne la meilleure des occasions de prendre du gros sandre au fouet. Le brochet se prend par tous les temps même si les jours venteux et pluvieux sont souvent les plus rentables en terme de captures de taille. Lors des grandes journées ensoleillées et très froides d'hiver, surtout si le vent est totalement absent, restez chez vous et montez des séries de mouches bien au chaud car la pêche est alors généralement catastrophique.
 
Il est à noter que toute modification rapide du temps allant vers un changement de température apporte des modifications énormes du comportement des poissons. Une hausse des températures en période froide entraîne un regain d'activité alors qu'en été il déclenche une léthargie parfois fatale chez nos partenaires. Une chute des températures entraîne une baisse de l'activité des êtres aquatiques au sang froid sauf lors de chaleurs extrêmes. Les journées où le temps change sans arrêt sont souvent formidables pour de belles parties de pêche. Les averses qui scindent des éclaircies franches mettent souvent tous les poissons en émoi. Le vent est aussi un allié formidable. Beaucoup de pêcheur au fouet le maudissent car il rend le lancer difficile et parfois même hasardeux mais il vous offre des conditions de pêche exceptionnelles. Les risées en surface voilent votre approche, votre présence, vos lancers et votre posé aux poissons. Les rafales jettent sur la surface de l'eau des myriades d'insectes qui ont été surpris ou décrochés de leur cache et ces insectes formes une manne dont les poissons ne se privent pas.
 
LES SAISONS
 
LA SAISON CHAUDE Cette saison est celle des pêches difficiles. Seul le black bass est vraiment à son aise par les chaudes journées de l'été. Les salmonidés sont selon la température de leur milieu dans une activité plus ou moins ralentie car ils craignent la chaleur et la chute de la concentration en oxygène dissous dans l'eau qu'elle implique. Les meilleurs parcours à salmonidés en été sont les rivières de résurgence dont la température reste constante tout au long de l'année, les rivières d'altitude et les têtes de bassin versant ne subissant pas d'étiage majeur. La saison estivale est une période critique où la pêche n'est praticable qu'à l'aube et au coucher du soleil excepté lorsque l'on s'adresse à des poissons qui ne craignent ni la lumière ni la chaleur. Le chevesne, le black bass sont autant de poissons que l'on peut traquer même lorsque la température de l'eau est supérieure à 25°C et le soleil au zénith.
LA SAISON FROIDE L'hiver est une saison très difficile pour la pêche même si nombreux sont ceux qui arrivent à y poursuivre une pratique fructueuse de la pêche au fouet. Les conditions sont souvent pénibles et les captures rares mais il est bon de ne pas se priver de pêche au fouet pendant trois mois par an et de continuer de piquer quelques jolis poissons pour ne pas perdre la main. Les techniques mises en œuvre à cette période sont souvent très différentes des pratiques usuelles et vous permettront sans doute de découvrir des sensations nouvelles. Les personnes qui souhaitent se perfectionner aux pêches tactiles auront tout intérêt à essayer de pêcher les carnassiers en hiver dont les touches sont d'une extrême discrétion. La pêche aux boobies géants est aussi particulièrement surprenante et permet de changer de monde de temps en temps.
LES SAISONS INTERMEDIAIRES
Ce sont toujours les saisons les plus propices aux captures. Ces périodes de transition sont aussi des moments d'activité accrue pour les poissons. Au printemps, ils cherchent à se remettre rapidement de la période de frai et s'alimentent plusieurs heures par jour si les conditions s'y prêtent : c'est le temps des prises nombreuses. L'automne est la saison des grosses prises. A la fin de l'été, tous les poissons profitent de la température élevée des eaux et de la richesse du milieu pour préparer des réserves nécessaires à l'hiver et à la période de reproduction. En étang en particulier : les plus beaux spécimens de poissons carnassiers sont particulièrement accessibles pour le pêcheur à cette époque de l'année où la vie se concentre le long des berges et dans très peu d'eau.
AU BON MOMENT.
 

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