Impulsion électromagnétique : EMP (wikipedia)

Impulsion électromagnétique



Un Boeing E-4 (une version duBoeing 747 transformé en poste de commandement pour le Strategic Air Command) subissant une simulation d'impulsion électromagnétique.
Une impulsion électromagnétique (IEM), plus connue sous le nom EMP (de l'anglais electromagnetic pulse) est une émission d'ondes électromagnétiques brève et de très forte amplitude qui peut détruire de nombreux appareils électriques et électroniques (reliés au courant et non-protégés) et brouiller les télécommunications. Les conséquences d'une telle impulsion sur une zone habitée pourraient être dévastatrices, surtout dans les pays développés.

Ce type d'impulsion a été découvert en 1945, lors d'essais nucléaires américains, en tant qu'effet secondaire d'une bombe atomique. Depuis, elle est devenue une arme à part entière.

Il existe deux types de bombes créant des IEM. La plus simple est l'UWB à bande ultra large qui tire profit d’un explosif générant un champ magnétique, généralement une bombe H, la seconde est la HPM qui utilise un générateur de micro-ondes de haute puissance. Les effets d'une IEM dépendent de nombreux facteurs notamment de l'altitude à laquelle la bombe va exploser et de sa puissance. Une bombe qui explose à haute altitude (IEM-HA ou HEMP en anglais) provoque une IEM bien plus étendue qu'une explosion près du sol.

Il existe aussi des impulsions électromagnétiques d'origine naturelle, provoquées par le Soleil ou par la foudre, qui sont assimilées aux IEM d'origine nucléaire, mais qui n'ont pas exactement les mêmes caractéristiques, ni exactement les mêmes effets.

Les applications des IEM sont surtout militaires, mais plusieurs usages industriels ont aussi été découverts.

L'IEM n'est pas une nouvelle sorte d'arme. Elle est connue depuis 1945. Les caractéristiques uniques des IEM nucléaires de haute altitude sont connues depuis 1962 mais la diffusion des données est restreinte, la France par exemple ne commence à prendre en compte ce phénomène dans la protection de ses systèmes d'armes qu'à la fin des années 1970


Le fait qu'une explosion nucléaire produise une impulsion électromagnétique était connue dès les premiers essais d'armes nucléaires. L'ampleur de cette impulsion et l'importance de ses effets, en revanche, n'ont été compris que bien plus tard

Lors du premier essai nucléaire des États-Unis le 16 juillet 1945, l'équipement électronique a été protégé en raison de la prévision d'Enrico Fermi d'une impulsion électromagnétique due à la détonation. D'après l'histoire officielle, « toutes les lignes de signaux ont été complètement blindées, dans de nombreux cas doublement blindées. Malgré tout de nombreux enregistrements ont été perdus à cause du ramassage parasite au moment de l'explosion qui a paralysé l'équipement d'enregistrement» Pendant les essais nucléaires britanniques de 1952-1953, il y a eu des défaillances qui ont été attribuées à un "radioflash", qui était alors le terme britannique pour IEM

Les tests nucléaires de haute altitude de 1962, tels que décrits ci-dessous, ont approfondi la compréhension des IEM et ont permis à la communauté scientifique de prendre conscience de l'importance du problème, notamment grâce à une série de trois articles publiés à propos des impulsions électromagnétiques nucléaires en 1981 par William J. Broad dans la revue hebdomadaire Starfish Prime
Article détaillé : Starfish Prime.

En juillet 1962, les essais nucléaires des États-Unis dans l'espace (1,44 mégatonnes ou 6,0 PJ), à 400 km au-dessus du milieu de l'océan Pacifique, ont été appelés Starfish Prime. Ils ont démontré que l'ampleur et les effets d'une explosion nucléaire en haute altitude étaient beaucoup plus importants que ce qui avait été calculé précédemment. Les essais de Starfish Prime sont également connus du grand public pour avoir causé des dommages électriques à Hawaï, à 1 445 km du le point de détonation, éteignant environ 300 lampadaires, déclenchant les alarmes antivol et endommageant les communications par micro-ondes d'une compagnie de téléphone

Starfish Prime était le premier essai réussi de la série d'essais nucléaires à haute altitude menés par les États-Unis au cours de l'année 1962 sous le nom d’opération Fishbowl. Les essais suivants, Bluegill Triple Prime et Kingfish, ont finalement fourni assez de données sur les IEM pour permettre aux physiciens d'identifier avec précision les mécanismes physiques à l'origine de ces impulsions

Les dégâts de l'IEM de Starfish Prime ont été rapidement réparés en raison de la robustesse (par rapport à aujourd'hui) de l'infrastructure électrique et électronique d’Hawaï en1962.

L'ampleur relativement faible de l'IEM de Starfish Prime à Hawaii (environ 5 600 volts / mètre) et le montant relativement faible des dommages causés (par exemple, seulement 1 à 3 % des lampadaires éteints) a conduit certains scientifiques à sous-estimer l'ampleur du problème. De nouveaux calculs ont montré que si l'ogive de Starfish Prime avait explosé sur le nord des États-Unis, l'ampleur de l'IEM aurait été beaucoup plus importante (22 à 30 kilovolts par mètre) en raison de la plus grande force du champ magnétique terrestre au-dessus des États-Unis, ainsi que de son orientation différente dans les hautes latitudes.
Essai soviétique 184

En 1962, l'Union soviétique a également effectué une série de 3 essais nucléaires dans l'espace au-dessus du Kazakhstan, qui étaient les derniers de la série intitulée Projet K14. Bien que ces ogives aient été beaucoup plus petites (300 kilotonnes, soit 1,3 PJ) que celles de Starfish Prime, étant donné que ces tests ont été effectués sur une grande masse de terre peuplée (et aussi à un endroit où le champ magnétique de la Terre était plus important), les dommages causés par l'IEM résultante ont dû être beaucoup plus importants. L'impulsion E3, qui agit comme un orage magnétique, a même induit une hausse du courant électrique dans une grande ligne électrique souterraine qui a causé un incendie dans la centrale électrique de la ville de Karaganda. Après l'effondrement de l'Union soviétique, le niveau de ces dommages a été communiqué de manière informelle à des scientifiques aux États-Unis
IEM non-nucléaires

Le générateur magnéto-cumulatif pour produire une impulsion électromagnétique non-nucléaire a été conçu dès 1951 par Andreï Sakharov en URSS18, mais les nations restent en général très discrètes sur leur recherches récentes concernant les IEM non-nucléaires.
Scénario d'une guerre Israël/Iran

Le 9 septembre 2012, selon le Sunday Times repris par d'autres sources, Israël songerait à lancer une frappe IEM contre l'Iran afin de paralyser l'ensemble de ses réseaux de transports et de communication et ainsi mettre un terme à son programme nucléaire. Une telle frappe pourrait renvoyer l'Iran à l'« âge de pierre » selon les experts de défense américains
Fonctionnement
Particularité des IEM nucléaires

Une IEM d'origine nucléaire, contrairement aux autres impulsions électromagnétiques, est composée de trois impulsions différentes définies par la Commission électrotechnique internationale

Les trois composantes d'une IEM nucléaire sont appelées E1, E2 et E3.


E1


Mécanisme d'une IEM à 400 kmd'altitude sur les États-Unis : lesrayons gamma frappent l'atmosphèreentre l'altitude 20-40 km, et éjectent des électrons qui sont ensuite déviés sur le côté par le champ magnétique terrestre. Cela permet le rayonnement des électrons de l'IEM sur une surface massive. En raison de la courbure et de l'inclinaison vers le bas du champ magnétique terrestre au-dessus des États-Unis, l'IEM maximale se produit au sud de la détonation et la minimale au nord

L'impulsion E1 est la plus rapide de l'IEM nucléaire. C'est un champ électromagnétique très bref mais très intense qui peut provoquer des tensions très élevées dans les conducteurs électriques qui dépassent alors leur tension de claquage et grillent. Elle peut détruire lesordinateurs et les équipements de communication et elle change trop vite pour que les parafoudres ordinaires puissent fournir une protection efficace contre elle.

E1 est produit lorsque les rayons gamma de l'explosion nucléaire éjectent les électrons hors des atomes dans l'atmosphère supérieure. Les électrons commencent à voyager généralement vers le bas à une vitesse relativiste (plus de 90 % de la vitesse de la lumière). En l'absence de champ magnétique, il se produirait une large impulsion verticale sur toute la surface touchée. Mais le champ magnétique terrestre agit sur le flux d'électrons pour changer sa direction perpendiculairement, ce qui provoque une très grande, mais très brève, impulsion électromagnétique sur la zone touchée
E2

E2 est produite par des rayons gamma dispersés et des rayons gamma inélastiques produits par les neutrons des armes. E2 est un "temps intermédiaire" de l'impulsion qui dure de 1 microseconde à 1 seconde. Elle a de nombreuses similitudes avec la foudre, bien que l'impulsion électromagnétique induite par un éclair soit considérablement plus puissante que l'impulsion E2 d'une IEM nucléaire. En raison de l'utilisation répandue de technologies de protection contre la foudre, E2 est généralement considérée comme celle dont il est le plus facile de se protéger.

Selon la Commission des États-Unis sur les IEM, le principal problème potentiel avec E2 est le fait qu'il suit immédiatement E1, qui peut avoir endommagé les dispositifs qui protègent normalement contre E2
E3

E3 est très différente des deux autres impulsions majeures d'une IEM nucléaire. C'est une impulsion très lente, qui peut durer des dizaines ou même des centaines de secondes. Elle est provoquée par le déplacement du champ magnétique terrestre de son emplacement habituel, causé par l'explosion nucléaire, puis par son retour à la normale. E3 a des similitudes avec une tempête géomagnétiqueprovoquée par une sévère poussée solaire. Comme une tempête géomagnétique, E3 peut produire des courants géomagnétiques induits dans les grands conducteurs électriques, qui peuvent ensuite endommager les composants tels que des transformateurs de puissance en ligne

Facteurs d'efficacité
Plusieurs facteurs importants influencent l'efficacité d'une arme à IEM :
L'altitude de l'arme ;
Le rendement de l'arme ;
La distance entre l'arme et la cible ;
Les caractéristiques géographiques ;
La force locale du champ magnétique terrestre.
Altitude




Comment la pointe de l'IEM varie sur le terrain selon le rendement de l'arme et son altitude d'éclatement. Le rendement est ici la production rapide de rayons gamma mesurée en kilotonnes. Elle varie de 0,115 à 0,5 % du rendement total de l'arme, selon la conception. Le rendement total de 1,4 Mt de Starfish Prime, en 1962, eu une production de gammas de 0,1 %, donc 1,4 kt de rayons gamma prompts. (Courbe bleue : La "pré-ionisation" s'applique à certains types d'armes thermonucléaires, lorsque les rayons gamma et les rayons X de l'étape de fission primaire vont ioniser l'atmosphère et la rendre électriquementconductrice avant l'impulsion principale du stade thermonucléaire. Cette "pré-ionisation" dans certaines situations peut littéralement court-circuiter l'IEM finale, en permettant à un courant de conduction de s'opposer immédiatement au courant d'électrons de l'effet Compton)
Selon une annonce internet publiée par la Federation of American Scientists

A high-altitude nuclear detonation produces an immediate flux of gamma rays from the nuclear reactions within the device. These photons in turn produce high energy free electrons by Compton scattering at altitudes between (roughly) 20 and 40 km. These electrons are then trapped in the Earth's magnetic field, giving rise to an oscillating electric current. This current is asymmetric in general and gives rise to a rapidly rising radiated electromagnetic field called an electromagnetic pulse (EMP). Because the electrons are trapped essentially simultaneously, a very large electromagnetic source radiates coherently.

The pulse can easily span continent-sized areas, and this radiation can affect systems on land, sea, and air. The first recorded EMP incident accompanied a high-altitude nuclear test over the South Pacific and resulted in power system failures as far away as Hawaii. A large device detonated at 400–500 km (250 to 312 miles) over Kansas would affect all of the continental U.S. The signal from such an event extends to the visual horizon as seen from the burst point. Ainsi, pour que l'équipement soit affecté, l'arme doit être au-dessus de l'horizon visuel.

L'altitude indiquée ci-dessus est supérieure à celle de la Station spatiale internationale (entre 350 et 400 km) et de nombreux satellites en orbite basse. De grandes armes pourraient avoir un impact dramatique sur l'exploitation des satellites et des communications, comme au cours des essais de 1962. Les effets néfastes sur les satellites en orbite sont généralement dus à d'autres facteurs que les IEM. Dans le test nucléaire deStarfish Prime, la plupart des dégâts subis par les satellites étaient dus aux dommages causés aux panneaux solaires ainsi qu'aux ceintures de radiations créées par l'explosion nucléaire à haute altitude

Selon la hauteur à laquelle explose une bombe électromagnétique, les effets peuvent être très différents :
de 0 à 4 000 mètres, l’effet est dévastateur pour les infrastructures électriques et de télécommunication. Les distances parcourues sont relativement courtes mais la puissance est très importante et l’effet quasi général ;
de 4 000 mètres à 30 kilomètres, l’effet est plus limité qu’à des altitudes supérieures ou inférieures car l’atmosphère absorbe le rayonnement. Il y a donc peu ou pas d’effets secondaires à l’explosion ;
au-dessus de 30 kilomètres, l’effet est dévastateur pour les infrastructures électriques et de télécommunication sur de très longues distances. C’est l’altitude optimale d’explosion pour infliger un maximum de dégâts

Une explosion nucléaire dans l'espace profond et non pas dans un fort champ magnétique planétaire serait inefficace pour produire des IEM.

Au-delà d'une certaine altitude, une arme nucléaire ne produira aucun IEM, étant donné que les rayons gamma auront eu une distance suffisante pour se disperser. Dans l'espace profond ou sur les planètes qui n'ont pas de champ magnétique (sur la Lune ou sur Mars, par exemple), il y aura peu ou pas d'IEM. Ceci a des implications pour certains types de moteurs-fusées nucléaires, tels que le Projet Orion.
Rendement

Le rendement typique des armes nucléaires utilisées lors de la planification d'attaques d'IEM pendant la guerre froide était de l'ordre de 1 à 10 mégatonnes (de 4,2 à 42 PJ). C'est environ 50 à 500 fois la taille des armes utilisées à Hiroshima et à Nagasaki. Des physiciens ont témoigné lors des audiences du Congrès des États-Unis, cependant, que les armes avec des rendements de 10 kilotonnes (42 TJ) ou moins pouvaient produire des IEM de grande importance

L'impulsion E3 d'un l'IEM nucléaire, qui produit des courants géomagnétiques induits dans de très longs conducteurs électriques, est à peu près proportionnelle à la production énergétique totale de l'arme ; les autres impulsions sont moins susceptibles d'être dépendantes du rendement énergétique de celle-ci. E1, en particulier, est proportionnelle à la production de rayons gamma, mais la puissance de l'IEM peut être fortement affectée si plus d'un éclat de rayons gamma se produit dans un court laps de temps. Les grandes armes thermonucléaires produisent des rendements énergétiques de grande envergure à travers un processus en plusieurs étapes. Ce processus dure une fraction de seconde, mais exige néanmoins une longueur finie de temps. La première réaction de fission a généralement un rendement relativement faible, et les rayons gamma produits par cette première étape vont pré-ioniser les molécules atmosphériques dans la stratosphère, ce qui empêche l'arme thermonucléaire de produire une forte impulsion E1
Distance avec la cible

Un aspect important de l'IEM nucléaire est que tous les composants de l'impulsion électromagnétique sont produits en dehors de l'arme

Pour une explosion nucléaire à haute altitude, cela signifie qu'une grande partie de l'IEM est produite à une grande distance de la détonation (là où le rayonnement gamma émis par l'explosion frappe la haute atmosphère). Le champ électrique de l'IEM est donc remarquablement uniforme sur toute la région affectée
Impulsion électromagnétique non-nucléaire

Une impulsion électromagnétique non-nucléaire (NNEMP) est une impulsion électromagnétique générée sans l'utilisation d'armes nucléaires. Il y a un certain nombre de dispositifs qui permettent d'atteindre cet objectif, comme une grande batterie de condensateurs à faible inductance déversées dans une seule antenne boucle ou un générateur de micro-ondes vers un générateur magnéto-cumulatif. Pour atteindre les caractéristiques de fréquence des impulsions nécessaires pour le couplage (transfert d'énergie) optimal vers la cible, les circuits de mise en forme d'onde et/ou les générateurs de micro-ondes sont ajoutés entre la source de l'impulsion et l'antenne. Un tube à vide particulièrement adapté pour la conversion des micro-ondes d'impulsions à haute énergie est le Vircator.

Les générateurs NNEMP peuvent être réalisés comme une charge utile de bombe, de missile de croisière ou de drone, ce qui permet la construction de bombes électromagnétiques avec moins d'effets mécaniques et thermiques et moins de rayonnements ionisants. Cela permet aussi d'éviter les conséquences politiques du déploiement d'armes nucléaires.

La portée des armes NNEMP est sévèrement limitée par rapport aux IEM nucléaires car elles sont presque toutes utilisées avec des explosifs chimiques comme source d'énergie initiale, mais les explosifs nucléaires ont un rendement énergétique d'une importance de l'ordre de un million de fois plus important que celui des explosifs chimiques de poids similaire. De plus, l'impulsion électromagnétique d'armes NNEMP doit venir de l'intérieur de l'arme elle-même, tandis que les armes nucléaires génèrent les IEM comme effet secondaire, souvent à de grandes distances de la détonation. Ces faits limitent sévèrement la portée des armes NNEMP par rapport à leurs homologues nucléaires, mais permettent des frappes plus chirurgicales. L'effet de petites e-bombes s'est avéré suffisant pour certaines opérations terroristes ou militaires
Effets d'une IEM

Le fonctionnement des appareils électriques et électroniques soumis à ce souffle électromagnétique est fortement altéré. De même, les signaux radioélectriques de faible longueur d’onde comme ceux des radars peuvent être fortement perturbés. La durée de ces perturbations peut s’avérer très longue. Selon l'United States Navy, « les bombes IEM peuvent aussi causer des dommages chez les humains, en perturbant les connexions neuronales et en provoquant une perte de conscience temporaire, ou la mort »
Conséquences

Ces conséquences sont des hypothèses des effets sur des cibles précises d’une explosion électromagnétique dans la stratosphère :
sur une ville, une zone habitée ou un espace industriel : perte des moyens d’alimentation électrique, des outils de communication. Paralysie pouvant s’étendre sur plusieurs mois ;
sur un centre de commandement ou une zone militaire névralgique : même si ces lieux sont majoritairement protégés et blindés contre ce type d’attaque, la moindre faille peut permettre au souffle électromagnétique d’atteindre sa cible. Cela peut produire une perte des moyens de défense d’un pays ainsi qu’un aveuglement des stations de surveillance ;
sur une zone de conflit militaire, les armées actuelles étant (tout comme les populations) très dépendantes des technologies informatiques et de communication ainsi que de l’énergie électrique, elles seraient bien démunies sans ces aides au combat et à la transmission d’informations ;
les sous-marins proches de la surface et soumis à ce souffle se retrouveraient sérieusement paralysés et risqueraient de sombrer ;
des espaces médicaux (type hôpital), des milliers de personnes hospitalisées en soins intensifs, reliées à des appareils électromécaniques ou en chirurgie lourde se retrouveraient privées de ces aides et en danger de mort ;
Scénarios d'attaques IEM nucléaires post-guerre froide

Les services militaires américains ont mis au point, et dans certains cas ont publié un certain nombre de scénarios hypothétiques d'attaque IEM

La Commission sur les IEM des États-Unis a été mandatée par le Congrès des États-Unis en 2001, puis en 2006. Cette commission est officiellement connue sous le nom deCommission to Assess the Threat to the United States from Electromagnetic Pulse (EMP) Attack

Cette commission a réuni un groupe de scientifiques notables et de technologues pour publier en 2008 le Critical National Infrastructures Report. Ce rapport décrit, avec autant de détails que possible, les conséquences probables d'un IEM nucléaire sur les infrastructures civiles. Bien que ce rapport ait été fait spécifiquement pour les États-Unis, la plupart des informations peuvent évidemment être généralisées à l'infrastructure civile d'autres pays industrialisés

Dans son témoignage écrit remis au Sénat des États-Unis en 2005, un membre de la Commission a rapporté ce qui suit :

La Commission sur les IEM a parrainé une enquête mondiale sur la littérature scientifique et militaire à l'étranger pour évaluer les connaissances, et peut-être les intentions, des États étrangers à l'égard des attaques par impulsion électromagnétique (IEM). L'enquête a révélé que la physique du phénomène de l'IEM et le potentiel militaire d'une attaque IEM sont largement compris dans la communauté internationale, comme en témoignent des écrits officiels, non officiels et des déclarations. L'enquête sur les sources ouvertes au cours de la dernière décennie constate que les connaissances sur les IEM est mise en évidence au moins en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Israël, en Égypte, àTaïwan, en Suède, à Cuba, en Inde, au Pakistan, en Irak (sous Saddam Hussein), en Iran, en Corée du Nord, en Chine et en Russie.

De nombreux analystes étrangers, en particulier en Iran, en Corée du Nord, en Chine et en Russie voient les États-Unis comme un agresseur potentiel qui serait prêt à utiliser sa panoplie entière d'armes, y compris les armes nucléaires, dans une première attaque. Ils pensent que les États-Unis ont des plans d'urgence pour mener une attaque IEM nucléaire, et qu'ils sont prêts à les exécuter en vertu d'un large éventail de circonstances.

Les scientifiques militaires russes et chinois, dans les sources ouvertes, décrivent les principes de base des armes nucléaires spécialement conçues pour produire un accroissement de l'effet IEM, qu'ils appellent armes "Super-IEM". Ces armes, d’après eux, peuvent détruire même les meilleures protections des systèmes électroniques militaires et civils américains
Parades

On sait depuis longtemps qu'il existe de nombreuses façons de se protéger contre les IEM nucléaires (ou de faire rapidement des réparations là où la protection n'est pas pratique), mais la commission sur les IEM a déterminé que ces protections sont presque totalement absentes dans l'infrastructure civile des États-Unis, et que même de grands secteurs des services militaires des États-Unis ne sont plus protégés contre les IEM au niveau où ils en étaient pendant la guerre froide. Les déclarations publiques des physiciens et des ingénieurs travaillant dans le domaine des IEM ont tendance à souligner l'importance de l'équipement de fabrication électronique, de composants électriques résistants aux IEM et de garder des pièces de rechange adéquates à portée de main pour permettre des réparations rapides. Cette Commission n'a pas examiné les infrastructures civiles d'autres pays.
La cage de Faraday
Article connexe : Cage de Faraday.

La parade est la mise en œuvre de cage de Faraday autour des appareils sensibles.

Un exemple est l'appareil radio de quatrième génération tel le PR4G à modulation par évasion de fréquence (EVF) chiffrée, conçu par Thomson, qui est ainsi blindé suivant le principe de la cage de Faraday contre les rayonnements électromagnétiques.
Les tubes à vides
Article détaillé : tube électronique.

Plus ancien, l'équipement à base de tubes électroniques est généralement beaucoup moins vulnérable aux IEM que le matériel plus récent. Les avions militaires soviétiques de la Guerre froide avaient souvent une avionique basée sur des tubes à vide en raison du manque de connaissances des Soviétiques des dispositifs à l'état solide et de leur conviction que le tube à vide serait plus approprié pour survivre à une IEM.

Bien que les tubes à vide soient beaucoup plus résistants aux IEM que les dispositifs à semi-conducteurs, d'autres composants dans les circuits à tubes à vide peuvent être endommagés par un IEM. Des tubes à vide ont effectivement été endommagés en 1962 lors des essais d'IEM nucléaires. En outre, des dispositifs radios à l'état solide ont survécu à des vastes IEM.
Les dispositifs à l'état solide
Article détaillé : état solide (électronique).

Les dispositifs à l'état solide sont construits entièrement à partir de matériaux solides à l’intérieur desquels les électrons, ou d'autres porteurs de charge, sont totalement confinés.
Impulsion électromagnétique solaire.

En raison de la similitude entre une impulsion E3 due à une explosion atomique et un orage géomagnétique induit par le soleil, il est devenu courant de se référer à l'énergie de ces orages comme IEM solaire48. Au niveau du sol, cependant, l'IEM solaire n'est pas connue pour produire des impulsions E1 ou E2.

Les satellites et les véhicules spatiaux sont naturellement exposés à ces phénomènes d'IEM liés à l'activité du soleil et au vent solaire, qui peuvent perturber, dégrader voire détruire les satellites ou les appareillages électroniques. Ce fut le cas en 2000, lors d'une période de forte activité solaire.
Usage industriel

Des générateurs d'impulsion électromagnétique (IEM) permettent d'élargir ou resserrer des tuyaux en aluminium, ou de remplacer une découpe laser pour un découpage de métaux très durs (Une puissante bobine transforme une énergie pulsée en champ magnétique qui expulse littéralement la surface à découper hors de la tôle ; pression équivalente à 3 500 bars environ). Le découpage par IEM est aussi utilisé dans l'industrie automobile.

Commentaires

Articles les plus consultés