Elever des poules pondeuses dans son jardin

Quel bonheur de retrouver dans son assiette des œufs frais, pondus du jour ! Élever dans son jardin des poules pondeuses est dans la suite logique du potager nourricier. Pourtant, le jardinier reste réticent à en adopter : vont-elles ravager mon jardin avec leur manie de gratter la terre ? Vont-elles se faire attraper par des prédateurs ? En suivant quelques règles de base, vous pourrez vivre en harmonie avec vos poules, et ne plus pouvoir vous en passer !
 
 

La poule : détruit ou aide le jardinier ?
Certes, les poules grattent la terre, c’est dans leur nature, vous ne pourrez pas les en empêcher. Les races de poules réputées calmes gratteront moins frénétiquement la terre !
Les poules offrent de bon nombre de services : en plus de la ponte de 150 à 300 œufs par an (selon la race), la poule nettoie la terre des larves de nuisibles et des
limaces ! Si vous octroyez suffisamment de terrain à vos poules (20m² pour chacune), l'espace restera enherbé et elles ne feront pas de dégâts à vos plantes d'ornement trouvant suffisamment d'insectes pour se régaler. Mieux encore, les poules vous aident à désherber votre jardin et grâce à elles, finie la mousse dans la pelouse et le scarificateur !
Toutefois, au printemps, ne laissez pas les poules vagabonder dans le potager où vos semis et plantation en prendraient un coup !
 

Combien de poules ?
Pour limiter les dégâts du sol, les odeurs et la destruction des plantes, limitez le nombre de poules. Deux poules sont amplement suffisantes pour fournir en œufs une famille de 4 personnes. Une poule seule risque de s’ennuyer et sa santé pourrait en pâtir.
Autre point : l’âge des poules. Sachez qu’au-delà de 3 ans, une poule vous donnera beaucoup moins d’œufs. Et à 8 ans, la poule ne pond plus du tout. Il vous faudra donc renouveler votre cheptel tous les 3 ans.
A savoir : Les poules âgées de plus de 3 ans peuvent être mangées, données, ou gardées pour une paisible retraite. Sachez toutefois que les poules les plus robustes peuvent allégrement dépasser les 15 ans !
Evitez le coq…
La poule pond sans coq, mais ne peut donner de poussins. La présence du mâle n’est pas du tout conseillée dans votre « cheptel » de 2 poules. Le coq va les épuiser par ses ardeurs (on compte en général 7-8 poules pour un coq), et va aussi vous épuiser par son chant très matinal.
 
Quelles races de poules choisir ?
Dans un souci de préservation des races, portez votre choix sur les poules dites traditionnelles et anciennes. Elles vous donneront de beaux œufs et une chair de très bonne qualité. La Géline, la poule d'Alsace, la Houdan, la Gâtinaise... le choix est vaste. Privilégiez les races de votre région pour leur sauvegarde !
En hiver, les poules pondent moins voire pas du tout. Pour vous assurer une petite production d’œufs durant cette période froide, optez pour une poule réputée bonne pondeuse l’hiver, telles que la poule d’Alsace, la géline de Touraine, la gâtinaise ou la Faveroles.
Enfin, sachez que les poules naines, en plus d’être très jolies, sont aussi connues pour gratter beaucoup moins la terre et chasser les limaces ! Si vous avez un petit jardin, la naine de Pékin et la Sabelpoot sont faites pour vous !
Les poules ont aussi leur caractère !
La Batam de Pékin est réputée très calme et s’adapte rapidement à son environnement, la poule rousse a très bon caractère et devient vite attachante… Renseignez-vous auprès du vendeur !
Où se procurer des poules ?
Chez des éleveurs, sur les marchés de campagne...

Où loger les poules : le poulailler
Un poulailler d’1 m² est suffisant pour 2 poules. Préférez un poulailler en kit, offrant aux poules un abri en cas de pluie, un endroit où dormir et pondre.
Si vous avez peu de terrain, optez pour un petit poulailler mobile facile à déplacer. L’idéal étant de le changer de place tous les 2 jours, quand il est posé sur un endroit enherbé.
Si vous le pouvez, optez pour un poulailler sur pilotis. En plus d’offrir un abri aux poules en cas de pluie, il isole le poulailler du sol et donc de l’humidité et des prédateurs, les 2 grands maux des poules.
Choisissez le bon emplacement
Le poulailler ne doit pas être trop près de la maison pour que vous ne soyez ne pas incommodé par le bruit et les odeurs des poules. Il ne doit pas non plus être loin car vous y passerez tous les jours chercher les œufs.
NB : Pour plus de facilité, ayez un point d’eau à proximité : pour l’abreuvoir et le nettoyage.
Posez le poulailler sur de la terre battue, un sol caillouteux ou une dalle de ciment (plus facile à nettoyer).
Orientez la façade la plus ouverte du poulailler au Sud (pour réduire le développement des parasites), par contre maintenez bien à l’ombre l’abri où elles dorment et pondent. Attention aux vents qui ne doivent pas s’engouffrer dans l’abri.
Le parcours des poules
Les poules ne passent pas leur journée dans le poulailler ! Elles adorent se promener, gratter la terre et se régaler des herbes, insectes, larves et limaces qu’elles y trouvent. C’est d’ailleurs une bonne part de leur alimentation avec le grain.
Elles doivent pouvoir accéder librement au poulailler tout au long de la journée, et avoir à leur disposition un bon terrain enherbé à parcourir. Comptez 40 m² minimum pour deux poules, pour garder l'espace enherbé.
Le meilleur terrain que vous puissiez leur donner est celui de votre verger : elles y sont à l’abri du soleil, sur un sol bien drainé et y trouvent leur bonheur … et le vôtre ! Les poules y font grand ménage : entre les fruits tombés à terre et les vers nuisibles des fruitiers, elles assainissent le sol du verger !
Ne laissez pas vos poules sans protection : délimitez leur parcours par un grillage à mailles étroites et de 2m de haut dans l’idéal. Le grillage doit être bien tendu et très jointif au sol afin d’éviter qu’elles ne sortent ou que des intrus ne rentrent !
NB : Vous pouvez couper votre terrain en deux et alterner l’espace occupé par les poules, jusqu’à ce que l’herbe repousse sur le demi-terrain inoccupé.

La qualité des œufs
Plus que l’alimentation, le parcours enherbé est déterminant de la qualité de vos œufs. Comment bien nourrir ses poules ?La nourriture des poules a une incidence importante sur leur santé. Les céréales et les graisses correspondent à 70% de leur ration quotidienne, les 30% restants sont composés de protéines pour assurer une bonne ponte.
Ne vous contentez pas de leur donner du blé ou du maïs, diversifiez leur alimentation avec de l’avoine, du seigle, du millet, du sorgo… Ainsi que du soja, du lin, du tournesol et du colza. Ces derniers sont à présenter sous forme de tourteaux, pour être assimilés par les poules.
N’hésitez pas à leur donner également de la salade, des fanes et les épluchures de cuisine si leur parcours manque de verdure. Vous pouvez également leur donner des déchets de poissons.
Les poules doivent toujours avoir à portée une eau propre et fraiche. Suspendez mangeoire et abreuvoir pour éviter qu’ils ne soient renversés. Laissez la nourriture à disposition dans la journée, mais une fois les poules rentrées pour la nuit, fermez hermétiquement les mangeoires pour éviter d’attirer des nuisibles (rats et souris notamment).
A savoir : La poule est une routinière, elle est réglée comme une horloge. Distribuez toujours sa nourriture à heure fixe, et de même, faites-les rentrer au poulailler à la même heure chaque jour. Elles seront déjà prêtes quand vous arriverez !
Les poules et les maladies : question d’hygiène
Le poulailler doit être au sec et son hygiène irréprochable. Nettoyez, une fois par semaine sol, perchoir, pondoirs, parois… Balayez, grattez et changez la litière. Au printemps, effectuez le grand nettoyage : lavez à l’eau claire et brossez ! Gardez chaque jour la litière propre.
A savoir : Le fumier de poules est une bonne source d’azote pour le compost !
Pour prévenir les maladies, mettrez à leur disposition un bac à poussières. Remplissez de cendres de bois ou de sable une vieille bassine et mettez-la dans un endroit sec, sur leur parcours ou sous le poulailler sur pilotis. Les poules viendront s’y rouler et s’y débarrasser de leurs parasites. Pensez à le renouveler toutes les semaines.
A savoir : Un beau parcours enherbé est déjà une très bonne prévention face aux maladies.
Quelques règles pour éviter les maladies
- Assurez-vous que leur nourriture est saine, que leur eau est propre et fraiche.
- Ramassez les œufs tous les jours.
- Gardez les animaux dans un environnement calme, non stressant.
- Ne laissez pas les oiseaux sauvages entrer dans le poulailler. Lavez gants et bottes après usage.
Restez vigilant, et examinez vos poules régulièrement pour déceler tous comportements anormaux. Quand une poule est malade, sa ponte baisse, ses plumes sont ébouriffées, elle garde une attitude prostrée, le dos rond…

Les poules et les prédateurs
Vous ne devrez pas avoir de soucis avec les prédateurs des poules si vous respectez ces quelques consignes :
- Un poulailler fermé et bien étanche, avec un sol cimenté dans l’idéal.
- Un parcours doté d’une clôture suffisamment haute et bien posée.
- Des réserves de grains hermétiquement conditionnés, des mangeoires vidées pour la nuit.
- Une surveillance régulière.
Contre les rats et souris, attirés par le grain des poules, rien ne vaut les pièges (le poison étant aussi dangereux pour vos poules) : tapette à souris, à recouvrir d’une boite trouée, ou cage avec trappe pour les rats.
Contre les pies, corbeaux, geais, rapaces… qui s’attaquent aux œufs : changez de place les pondoirs et couvrez le parcours d’un filet.
Contre le renard, qui sévit entre février et juillet, la meilleure défense est de se faire oublier arrêtez l’élevage durant quelques mois, et reprenez-le pour plusieurs années de tranquillité.
A savoir : Vous pouvez aussi avoir recours aux grillages à maille fine, à électrifier si les attaques sont trop fréquentes.

Lien internet : http://mag.plantes-et-jardins.com/conseils-de-jardinage/fiches-conseils/jardinage-naturel

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