mercredi 7 mai 2014

Essai du Mora companion

Essai du Mora companion



Les couteaux Mora

Les couteaux Mora


Dans un article de novembre 2010 intitulé "Le Couteau de Survie", Volwest consacrait déjà un paragraphe aux couteaux MORA. Par la suite, dans les articles ou les vidéos, ces couteaux ont à nouveau été mentionnés, parfois en pointillé, parfois de manière plus directe, comme notamment avec le modèle HighQ.

Bien que ces couteaux soient maintenant bien connus, une des questions les plus fréquemment posées à Volwest concerne encore l’acquisition d'un premier couteau capable de répondre a nos besoins les plus primaires, sans pour autant couter trop cher. Il nous semble évident que Mora apporte la réponse la plus pertinente à cette question. Considérant d’autre part que la gamme des produits Mora s’est très largement étoffée ces derniers temps, il nous est apparu nécessaire de reparler de la marque suédoise.

1- Caractéristiques générales:



Mora c’est avant tout un rapport Qualité/Prix sans équivalent sur le marché. En effet, une première partie de la gamme se situe entre 7 et 15€, soit les modèles historiques ou "traditionnels". Tandis que les derniers nés, plus robustes, spécialisés ou plus imposants, peuvent aller jusqu'a 50€ pour le Bushcraft Survival Black par exemple, ce qui, dans l'univers du couteau qui tient la route, reste raisonnable.


Simplement, Mora nous offre la possibilité de nous équiper en "truc qui coupe" sans casser la tirelire. Perdre ou casser un couteau a 200€ peut être difficile a digérer, perdre ou casser un Mora a 7€ n'est pas dramatique. De plus, et a ce prix, nous pouvons facilement créer de la redondance en combinant les couteaux et leurs fonctions: kit voiture, kit de décentralisation, kit de survie, kit bricolage, kit de chasse / pèche / cueillette, cuisine, EDC, sac d'évacuation…


Mais dans qualité/prix, il y a aussi qualité, et elle est au rendez-vous.

Les produits Mora sont fabriqués en Suède dans la ville dont ils portent le nom. Ils étaient à l’origine produits par une multitude de couteliers locaux, mais sortent aujourd’hui d’une seule usine, issue de la fusion de tous les acteurs en une seule structure : Mora of Sweden. Le site du constructeur apporte toutes les informations nécessaires pour ceux qui veulent approfondir l’histoire de la marque.

Donc fabrication suédoise, mais aussi acier suédois. La plupart des modèles sont proposés soit en acier au carbone (du qui rouille), soit en acier inoxydable 12C27 Sandvick. Ces deux aciers ont chacun leurs adeptes et ceci pour différentes raisons. Par exemple, l’acier au carbone s’affûte très facilement, et l’acier inox semble plus adapté au milieu humide (pêche, neige, cuisine…), mais ce choix reste personnel.


Hormis quelques modèles récents, la plupart des Moras ont une lame d’environ 10 cm de long pour 2 mm / 2.5 mm d’épaisseur. C’est cette faible épaisseur qui permet l’affûtage rasoir en sortie de boite et de le conserver avec n’importe quelle pierre à affûter et ceinturon. Car les couteaux Moras sont des « sabres lasers », pour utiliser une expression que d’aucuns affectionnent.

Maintenant que nous sommes un peu familiarisés avec la marque, intéressons nous à l’usage de ces couteaux. Quel est leur terrain de jeux ?

L’expression n’étant pas de moi, je la reprends sans hésiter : « le Mora, c’est l’Opinel du Suédois ». Bref, le couteau à tout faire. Alors certes, l’encombrement est supérieur à un Opinel puisque nous sommes ici sur un support fixe, mais pour quelques avantages en plus : robustesse, disponibilité instantanée (pas de manipulation) et facilité d’entretien et de nettoyage. Tout ça pour le même tarif. Disons pour faire simple que là où on aura l’Opinel dans la poche, on aura le Mora dans la boite à gants de la voiture, posé sur l’établi, dans le sac à dos ou a la ceinture dans la verte.




Alors les Moras ne supportent-ils aucune critique ? Rien n’est jamais parfait, mais il faut reconnaître qu’on frôle ici le zéro faute. En effet, les reproches que l’on peut leur faire sont toujours la conséquence d’un avantage que nous leur avons reconnu. Je m’explique :

- Les étuis sont très moyens. C’est vrai, mais sur un craftline 511 à 7 €, il reste combien pour l’étui ? L’étui est basique, en plastique dur et peu flatteur à l’œil, mais il fait quand même le boulot.

- Les lames sont généralement fines. Encore exact, la plupart des Moras ne sont pas des pieds de biche. Mais là encore, un cutter de 4 mm d’épais, ça existe mais c’est plus cher, c’est plus lourd, et ça demande plus d’entretien et d'expertise a l'affutage.

- La soie n'est pas pleine. A l'époque du "batonnage" et de la recherche incessante de "l'outil unique a tout faire", il est effectivement souvent question de la soie sur nos couteaux, c'est a dire la nature du prolongement de la lame dans le manche. Un couteau dont la soie se prolonge sur toute la longueur du manche (pleine soie ou plate semelle) est dans la plupart des cas un critère de robustesse. Cependant, l'apparition des rivets tubulaires, le développement des techniques de surmoulage ou encore l'amélioration des plastiques, bousculent largement cette idéologie de pleine soie, et la game Mora en est la preuve.

Au final, les couteaux pleine soie et a forte épaisseur seront certes plus robustes, mais ils seront aussi plus cher et plus lourd que les Moras.

Les Moras sous X-Ray

2- La Gamme:



La gamme des couteaux Mora s’est considérablement étoffée ces dernières années, notamment sur le terrain "bushcraft". Les différences ne sont pas énormes d'un modèle a l'autre, mais tout de même significatives, ce qui devrait vous permettre de trouver très précisément ce que vous cherchez. Nous distinguerons les modèles historiques , les couteaux classiques à tout faire, et enfin les modèles récents ou plus spécialisés, sans pour autant passer en revue la totalité des choix a notre disposition.

a) Les modèles historiques.


Le Mora emblématique est le « classic #1 ». Manche en bouleau, rouge, et lame de 4 pouces en carbone. Il existe cependant plusieurs variantes du "Classic": le Classic #1 avec sa lame de 4 pouces, le Classic #2 qui est un tout petit peu plus long et épais que le #1, le Classic #3 avec une lame de 6 pouces, et le Classic #601 avec une double garde.

Bien que beaucoup moins populaires, il existe aussi le Classic #1/0, et le Classic #2/0, qui sont les tailles en dessous du Classic #1, et pouvant plus facilement intégrer un EDC ou un kit plus petit.

Esthétiquement parlant, le Classic #1 est sans aucun doute le plus réussi. On ne peut qu’aimer ce couteau qui synthétise toutes les qualités naturelles de chez Mora. Cependant, je lui préfère le 612, modèle équivalent mais équipé d’une petite garde inférieure. Il est indispensable pour moi de pouvoir perforer avec un couteau, et le 612 le permet en toute sécurité. Bien sur, pour les Suédois, cette absence de garde sur le Classic #1 se justifie : culturellement, la coupe se fait toujours chez eux en tirant, donc de manière sécurisée.

L’autre modèle classique est le 511 (manche en plastique) dont je parlerais plus loin. A savoir qu’il existe avec un manche bleu, le Q 546, dont la lame est alors en inox.

b) Les classiques à tout faire.



On a ici toute une foule de modèle, esthétiquement tous très proches les uns des autres avec une lame de 10 cm et un manche en caoutchouc bi-matière particulièrement ergonomique et sure. Les variations sont essentiellement dans les caractéristiques de la lame : matière, épaisseur (de 2 à 3.2 mm) etc… et dans les couleurs du manche.

Mon premier Mora, acheté chez USMC et encore payé en francs, était un clipper, toujours au catalogue sous l’appellation companion MG. Super couteau référence qui m’a accompagné en vacances pendant des années et que j’ai offert à un ami en Bretagne il y a 2 ans. Je l’ai remplacé par un 748.

c) Les modèles spécialisés.



Depuis quelques années, Mora a fortement développé sa gamme avec des couteaux plus typés bushcraft ou survie qui s’éloignent un peu de l’esthétique et de la philosophie du couteau scandinave. Nous noterons par exemple le Bushcraft Survival Black, et le Sweedish Fireknife construit en collaboration avec la compagnie "Light My Fire", et doté d'un Firesteel dans son manche.

Dans la gamme des couteaux « plus forts », le modèle MK 2000, rebaptisé Outdoor 2000, existe lui depuis des années. Sans être un full tang (pleine soie), c’est un des modèle dont la soie de la lame est la plus longue et occupe presque toute la longueur du manche.

Nous avons également ici les modèles 748, dont je vais reparler tout de suite, et 749, qui est sans doute le Mora avec la lame la plus longue : plus de 20 cm pour une longueur totale de 33 cm.

3- Le Duo Gagnant: Craftline 511 et Mora 748:

Le prix des couteaux Mora étant particulièrement contenu, il est assez facile d’en posséder plusieurs et de se faire sa propre opinion. Même si aucun ne présente selon moi de défaut rédhibitoire, obligatoirement des préférences apparaissent, un choix s’opère. Ce choix est forcément subjectif dans la mesure ou il répond à mes attentes spécifiques. Mais ayant été particulièrement généraliste jusque là, je voulais vous parler plus en détails des deux modèles que j’achète encore régulièrement chez Mora.

Le Craftline 511:


Le Craftline est un petit fixe dont la lame en acier carbone de 9.6 cm et de 2 mm d’épaisseur est comparable à celle d’un couteau de poche. Le manche est en plastique dur, ainsi que l’étui, assez basique comme nous l’avons vu. Il est d’ailleurs compliqué de porter ce couteau sur un ceinturon. C’est pourquoi je l’ai lui aussi converti au mode de port que j’utilise pour tous mes fixes, que je détaillerai plus bas. Ce couteau mérite toute notre attention pour 4 raisons essentielles :

Le prix. 7 €uros. Rien a ajouté.

L’ergonomie du manche. Moins souple qu’un manche bi matière type Companion, mais vraiment très ergonomique. Ni blessant, ni fatiguant pour les mains.

La facilité d’entretien. Que ce soit le nettoyage ( à la pèche par exemple, ou au champignon sous la pluie ) ou l’affûtage régulier, c’est l’affaire de quelques secondes et pour un résultat parfait.

La présence d’une vraie garde. C’est le gros plus de ce modèle. La garde décuple le potentiel de cette petite lame, et lui autorise même, en l’absence de dispositif plus adapté, des tâches occasionnelles ou de stricte urgence, comme la self par exemple.

Le Mora 748:


Le 748 a gauche

J’en ai rêvé, Mora l’a fait.

Comme je l’ai dit plus haut, le premier Mora que j’ai utilisé quotidiennement était un Clipper ( aujourd’hui companion MG ). Je l’utilisais surtout en vacances, dans les gîtes, où il est presque toujours impossible de trouver un couteau qui coupe.

Je suis d’ailleurs toujours étonné que dans les revues de couteaux, les testeurs s’excusent presque de les utiliser à la cuisine. Cuisiner est une activité majeure, qui demandera, en cas de difficultés d’approvisionnement, infiniment plus de temps et d’énergie qu’aujourd’hui. Il faut donc utiliser tous ses couteaux pour cuisiner. C’est même selon moi une des voies majeures pour arriver à cette intimité que l’on peut créer avec l’objet. Mais revenons à nos moutons…

Donc je cuisinais avec mon Clipper, et le seul défaut que je lui trouvais était une lame un poil trop courte pour couper une grosse tomate, ou un melon par exemple. Lorsque le 748 est sorti, j’ai tout de suite pensé qu’on avait là un outil proche de la perfection. J’en ai commandé plusieurs et, après des mois de tests, je suis convaincu qu’il est le parfait complément du Craftline 511. Ses qualités majeures sont :

Le prix. 18 €

Le manche. Ergonomique, en caoutchouc souple et antidérapant, assure une prise ferme, même les mains mouillées.

La lame. En acier inox, affûtée rasoir, facile d’entretien et surtout de près de 150 mm de long.

Pour 25 €, vous avez là un petit couteau pour le travail de précision, notamment avec la pointe (dépeçage, bricolage, perforation etc…) et une lame plus longue, un peu plus épaisse (2.5 mm), pour les coupes profondes et les travaux plus rudes (dans la limite du raisonnable).

4- Amélioration du système de port:


Les couteaux Mora étant de prix vraiment très raisonnables, il faut reconnaître que les étuis sont souvent assez basiques. Notamment sur le Craftline 511, le passant est trop étroit pour un ceinturon de 45 mm. Mais pour ma part, j’ai réglé le problème. Sur tous les étuis de mes couteaux je rajoute un anneau ou une cordelette que je suspends à une attache qui est à demeure sur mon ceinturon. Cette attache est réalisée en fil de fer de cintre et ne nécessite donc qu’un peu d’huile de coude : faites chauffer les multitools…

L’avantage majeur de ce système est de permettre de suspendre ou d’enlever le couteau instantanément. Si je quitte la maison, je prends couteau et étui à la main, je monte dans la voiture, je mets le couteau dans la boite à gants, je descends de l’auto, je le suspends à mon ceinturon. Je vois des promeneurs arriver au loin, je le décroche et le glisse dans mon dos pour ne pas choquer le citadin… et tout ça très naturellement grâce à l’attache en fil de cintre. Si on veut le sécuriser (en franchissement par exemple) il suffit d’attacher l’anneau à un mousqueton.

Si comme moi vous avez un vrai coup de cœur pour votre Mora, faites-lui un petit cadeau, et effacez le seul petit reproche que l’on pourrait lui faire…Une autre solution pour améliorer le port est encore de confectionner un étui adapté a notre Mora. Comme le temps devient impossible à rattraper, j’ai demandé à un artisan cordonnier d’effectuer ce petit travail.

   
Le Craftline 511 est pour moi un compagnon de tous les instants : cuisiner, manger, ouvrir le courrier, bricoler…honnêtement, il n’est jamais très loin.
Je voulais depuis longtemps lui faire un petit étui, le plus simple, le plus minimaliste possible, permettant le port inversé autour du cou.


Une autre solution peut être de s'orienter vers les étuis en Kydex, de plus en plus appréciés et disponibles pour la marque Suédoise.

Comme nous l’avons vu, la qualité des couteaux Mora permet de les intégrer à n’importe quel kit et même d’en faire son couteau principal.

Pour définir au mieux l’usage qu’on peut en avoir, il convient de bien comprendre l’approche scandinave du couteau. Celui-ci, en effet, vient presque toujours en complément de l’outil chargé des travaux plus rude : la hache. C’est une particularité que nous avions déjà abordée dans l’article « La serpe de l’Abbé ».
Au couteau ne sont dévolues que les tâches nécessitant finesse et précision et donc pointe effilée et tranchant affûté, deux des caractéristiques des couteaux Mora.

L’Abbé.


Lien internet : Les couteaux Mora

Habiter son camping-car, en résidence principale

Habiter son camping-car, en résidence principale


De plus en plus, nous croisons sur les aires des campeurs, célibataires ou en couples, actifs ou retraités, qui déclarent habiter à l'année dans leur camping-car.

On voient ainsi des retraités qui progressivement ont abandonné leur maison car ils ne s'en servaient plus, et migrent comme les oiseaux, cherchant la chaleur en hiver, au Maroc, et la fraicheur en été, en Suède !

On voit aussi de plus jeunes, motivés par un esprit d'indépendance, d'aventure, mais aussi par la difficulté à trouver un logement, à payer un loyer.

J'ai aussi croisé un père de jeunes enfants, fraichement divorcé. Le camping-car lui permet d'aller voir ses enfants distant de 350 km, de les accueillir, et aussi de les emmener en vacances.

Certains salariés itinérants ont fait le choix du cc: la semaine sur le chantier, ou le parking de l'employeur (avec accord de celui-ci, qui souvent fourni l'électricité)

Quel est le meilleur camping-car en résidence principale ?

Neuf, occasion, fourgon, bus aménagé... Le meilleur conseil, avant de vous lancer dans un premier achat, est de louer un camping-car. La lecture de nombreuses revues, les visites dans les salons sont très instructives, mais ne remplace le vécu.

Acheter neuf ? le choix est vaste et difficile. Et parce qu'il est plus facile d'acheter que de revendre, je vous conseillerais, toujours pour un premier achat, de choisir l'occasion, à 50% maximum du prix du neuf.

C'est la meilleure façon de réaliser ce qu'il vous faut vraiment.

Points techniques importants

Un camping-car pour les vacances d'été en famille, ou pour passer sa retraite en couple, n'aura pas les mêmes prestations.

Isolation

Pensez à l'hiver. 35mm de mousse isolante, souvent moins, c'est peu. Veillez donc à ce que toute la cellule soit isolée: les parois bien sûr, le pavillon, mais aussi le plancher. L'idéal étant un double plancher, bien conçu. Inspectez aussi l'isolation de la cabine. Au besoin, taillez et installez un feutre épais au sol, et des occultants sur les vitres.

Une bonne isolation, c'est à la fois plus de confort, moins de pollution, des économies et aussi plus d'autonomie. En effet, par grands froids, la consommation de gaz peut aller jusqu'à 2 bouteilles de gaz par semaine.

Chauffage

Le problème n'est pas tant la puissance, souvent suffisante, que le bruit, la facilité d'entretien, la consommation.
Au gaz, pensez éventuellement à installer un réservoir GPL, par exemple en remplacement d'une des 2 bouteilles de gaz (évitez la bouteille GPL Borel, très chère; on trouve beaucoup moins cher en Belgique).
Avantage du GPL: moins cher au litre, pas besoin d'attendre que la bouteille soit vide pour faire le plein, pas de manipulations.
Au gas-oil (Erbaspacher), prévoyez éventuellement un réservoir plus grand.
Si fourniture de courant 220v, il est possible de se chauffer avec un radiateur céramique, très peu encombrant.

Couchage

Votre lit doit etre confortable, permanent (bannissez tout lit non directement opérationnel genre dinette), et de dimensions suffisantes. Oubliez les couteux "lit tout fait" ou "prêt à dormir", préférez le drap housse et la couette.

Cuisine

Préférez un grand frigo. A absorption, ou à compression si vous êtes équipés d'un groupe électrogène. Coté cuisson, 2 feux suffiront, portez plutôt votre attention sur l'espace de travail, souvent absent. Coté four, il est toujours possible et non ruineux d'installer un four à gaz; un four micro-onde sera très pratique, mais seulement utilisable avec un groupe électrogène ou un raccordement électrique.

Toilettes

Pensez autonomie. Les 17 litres d'une cassette de WC chimique ne tiendront pas plus de 3 jours à 2 personnes (doucement le thé et la bière !). Prévoir une cassette de secours. Plus rare, la solution des wc "nautiques" permet des capacités plus importantes (40 à 80 litres).
Installer une ventilation du réservoir d'eau noires, avec filtration par charbon actif (voir Fabriquer et installer une turbine d'évacuation des gaz de cassette WC.).

Douche-lavabo

La douche séparée semble indispensable, bien qu'il soit dommage de perdre un tel volume, pour une utilisation bridée par le besoin de préserver l'eau. Porte de douche ou rideau ? Pourquoi faire compliqué ? Le rideau est léger, peu couteux, peu fragile, efficace, peu encombrant, facile à utiliser, entretenir et remplacer.
Veillez à la solidité du bac receveur de douche. Souvent en plastique, il peut se fendre par l'effet d'un utilisation fréquente, et entrainer un pourrissement du plancher.

Rangements

De multiples rangement intérieurs sont appréciable. Mais pensez aussi à l'accessibilité, et au volume, si vous voulez ranger objet encombrant: ski, surf, cayak gonflable, vélo pliant. La meilleure solution est alors la soute-garage, que l'on ne trouve malheureusement que sur des véhicules récents.
Un coffre de toit ou arrière peut être une alternative, mais augmente le gabarit.

Energie électrique

Pour qui ceux qui roulent tous les jours, l'énergie n'est pas un problème, les batteries étant alors chargées régulièrement. Le probleme se pose lors des arrêts de plusieurs jours (ou semaines).
Le soleil, par le biais des panneaux solaires, nous offre l'occasion de recharger automatiquement, silencieusement et gratuitement nos batteries. Pourquoi ne pas en profiter ? Un panneau de 75 watts, ou même plusieurs, ainsi que des batteries à décharge lente (mini 100A).
Un panneau+batterie suffit pour être autonome en éclairage+pompe+petits équipements.
Si vous utilisez un téléviseurs ou un ordinateur, prévoir un second couple panneau+batterie.
En hiver, ou par temps maussade, les panneaux photovoltaïques deviennent inefficace. La solution est alors d'utiliser un groupe électrogène (gaz, essence ou gas-oil), si possible silencieux et automatique, ou une pile à combustible (Efoy, au méthanol). Une autre solution est de se raccorder au 220v, par exemple dans les campings (2 à 4 euros/jour).

Energie gaz

Les 2 ou 3 bruleurs de la cuisine auront une faible incidence sur la consommation de gaz. C'est plutôt le chauffe-eau et le chauffage, conbinés ou non, qui consommeront, et ce davantage en hiver. Eté: une bouteille pour 2 mois, hiver entre 2 et 8 bouteilles par mois ! A défaut d'ajouter un réservoir GPL, prévoir un inverseur entre les 2 bouteilles, si possible automatique. Le dispositif "Sécumotion", qui permet d'utiliser le gaz en roulant, ne s'impose pas, à moins que vous ne soyez très mobile.
Une plaque gaz à 2 bruleurs est suffisante, on a rarement l'occasion d'utiliser plus de 2 bruleurs simultanément.

Eclairage

Afin de préserver les batteries, les éclairages d'origine seront remplacés par des éclairages à led de qualité.
Eclairage à led: des reglettes à leds pour remplacer les néons
Eclairages à leds: lesquelles acheter ?
Eclairages à leds: Test des ampoules leds InovTech

Fourgons aménagés

Le fourgon, c'est l'utilitaire tôlé de l'artisan transformé en camping-car. Il présente l'avantage d'être plus maniable et facile à garer, et en contre-partie d'offrir un volume habitable réduit. 

A éviter pour les couples et les grands gabarits. Peut-être la solution pour une personne seule.
A signaler: les fourgons aménagés ne sont pas une solution économique à l'achat que pour ceux qui aménagent eux-meme. En effet, ceux proposés par les constructeurs ou artisans sont souvent plus chers qu'un camping-car à cellule !
Personnellement, j'éviterais le fourgon pour la difficulté d'obtenir une isolation satisfaisante. Les matériaux multicouches très modernes ne sont pas des isolants, mais des réflecteurs.

Capucines

Pour ceux qui veulent plus d'espace, la capucine est la solution, à moindres frais.

L'avantage est la grande couchette capucine, qui sert aussi à ranger, le défaut peut-être la présence d'autres lits permanents qui deviennent alors inutiles (lit superposés ou couchette sur soute). Mais qui se plaindrait d'avoir trop de place ? 

A noter, la présence d'une capucine, par rapport à un profilé, entraine une sur-consommation de carburant de l'ordre d'un litre aux 100 km.

Profilés


Exit la capucine. Avantage: plus discret, plus maniables, moins haut. Veiller à la présence d'un lit permanent.
Le seul lit sur dinette n'est pas envisageable pour une habitation à l'année.


Intégraux


Dans l'intégral, la grande couchette permanente est placée en cabine, et descend grace à des vérins. L'intégral peut donc se passer d'un lit permanent à l'arrière, mais dès lors, il ne peut plus proposer de soute, par exemple pour mettre scooter ou vélos.
Plus cher, il est aussi celui qui offre la meilleure sensation d'espace, pour vaincre la claustrophobie.

En sortant des sentiers battus s'offrent aussi d'autres solutions intéressantes:

la camionnette aménagée

Il s'agit d'un utilitaire léger (moins de 3,5T, permis B) équipé d'une caisse type déménageur. Partant d'un grand volume vide, le bricoleur pourra isoler et aménager à sa guise. 

Autocar ou camion aménagé

2 conditions: être bricoleur et détenteur du permis poids-lourd. Dès lors, l'amateur trouvera facilement et à bas prix des camions ou autocars qu'il pourra aménager très confortablement. De l'espace, de la charge utile pour tout emmener. Le défaut: il ne sera pas toujours évident de trouver où stationner, et la consommation de carburant est importante.

Aspects financiers

Coute-il cher d'habiter en camping-car ? Investir de 10 à 60.000 euros pour ne plus avoir à payer de loyer, de taxe d'habitation est-il un calcul judicieux ?

Bien que les loyers et taxes d'habitation ne cessent d'augmenter, c'est surtout la difficulté de trouver une location que découragent certains. Le problème se pose essentiellement en ville, et dans le sud de la France. En milieu rural, il est possible de trouver à louer une maisonnette pour 300 euros voire moins.
Mais le travail se trouve souvent en ville, et c'est là qu'il est difficile de se loger. Or stationner un camping-car ne se fait pas facilement en ville, hormis dans les terrains de campings

Le tarif est alors, en moyenne:

- emplacement: 7 euros,
- électricité: 3 euros
- taxe de séjour: 0,30 x 2
soit plus de 300 euros par mois...

La solution économique est plutôt du coté des aires de services, des parkings en accès libre et du camping en nature, mais on s'éloigne des cités.

Le choix de vivre en camping-car ne peut être dicté par la nécessité, il résulte d'une envie de vivre autrement.

Aspects administratifs

Gestion du courrier

Vous n'avez plus de domicile fixe. Il serait possible de recevoir votre courrier au camping, par exemple, ou à la poste (poste restante). 

Pour plus de liberté, vous pouvez demander à un ami ou un parent de recevoir votre courrier à son adresse, et de vous avertir des courriers importants.

Pour autant, il n'aura pas à vous inclure dans son foyer fiscal pour le calcul des impôts, des allocations familiales ou des aides personnalisées au logement (APL).

Autre solution: passer par une entreprise de service (http://courrier-du-voyageur.com). Moyennant un abonnement (entre 10 et 50 euros/mois), vous pourrez suivre la réception de votre courrier via Internet, et demander la ré-expédition ou le scan des courriers importants. Egalement, il est ainsi possible de demander le transfert des chèques reçus vers votre banque.

CCAS: Les centres communaux d'action sociale peuvent aussi domicilier votre courrier, et ce gratuitement. Ils sont souvent situés dans les mairies.

Domiciliation fiscale

Il faut bien faire le distingo entre ma gestion du courrier, et la domiciliation, qui est un terme légal.
3 possibilités:

Nomade

Destinée aux gens du voyage, elle n'est pas adaptée à notre situation. Elles s'appuie sur un "livret de circulation", à demander en préfecture, et à faire pointer au commissariat ou en gendarmerie une fois par an.

Sédentaire

Pour les impôts, obtenir des visas, carte grise, vous fournissez une adresse d'un bien immobilier dont vous êtes propriétaire ou seulement locataire. Par exemple un garage dans lequel vous entreposez vos affaires d'hiver l'été, et d'été l'hiver.
Pour ce local, vous payez taxe d'habitation et le cas échéant taxe foncière.

Autre possibilité: vous êtes domicilié chez une connaissance (famille, ami). Dans ce cas, vous intégrez fiscalement le foyer, avec le risque de changer le montant d'impot sur le revenu du foyer, et de suspendre les droits aux aides sociales (APL par exemple).

Semi-sédentaire


C'est la formule la plus adaptée à notre situation. Etant sans domicile fixe, vous pouvez vous faire domicilier dans le CCAS (centre communal d'action sociale) de votre commune, qui se trouve généralement en mairie. Une assistante sociale vous aidera à faire vos démarches (formulaire Cerfa 13482*02, attestation de domicile).

Ceci vous permet de bénéficier de l'ensemble des prestations sociales telles que rmi, cmu, apa, aah, d'obtenir une CNI (carte d'identité), un passeport ou un visa, de voter, d'obtenir une carte grise, d'ouvrir un compte en banque...

Cette domiciliation est également valable pour votre courrier, qui sera reçu au CCAS, et mis à votre disposition (mais pas forcement re-expédié).

A consulter: Démarche à accomplir pour obtenir la domiciliation d'une personne sans domicile stable

Voir articles 51 de la loi 2007-290 du 5 mars 2007 et décrets 2007-893 et 2007-1124.

Banque

Via Internet, il est parfaitement possible (et facile) de gérer son compte courant, ses livrets, de faire des virements. Toutes les grandes banques le font. Par exemple, le Crédit Mutuel avec son service Domiweb.
Votre banque demandera une adresse, ne serait ce que pour adresser les relevés papier: votre adresse de courrier.

Stationner sur terrain privé

Acheter un petit terrain pour y stationner son camping-car peut être une solution. Malheureusement, ceci n'est possible que 3 mois maxi, en règle générale. En étant très discret, ou en accord avec la commune, les choses peuvent s'arranger.

Assurances

Assurance du véhicule

Précisez clairement à votre assureur que le camping-car servira à l'année, et que le lieu de garage n'est pas nécessairement celui de la domiciliation.

Responsabilité civile

Bien préciser à l'assureur qu'il n'y a aucun bien immobilier à assurer, que le contrat ne concerne que la responsabilité civile. Le cout annuel devrait être de l'ordre de quelques dizaines d'euros.

Le sac de sucre

Le sac de sucre…


Si la réelle portée du survivalisme est intimement liée a la construction personnelle d'un univers durable, cohérent, riche d'indépendance et de liberté a l'échelle de notre cercle d'influence immédiat pour tout simplement et positivement influencer la qualité de nos vies, effondrement ou pas...c'est au travers de nos préparations, de cette organisation matérielle et solide, que le survivaliste devient visible et donc compréhensible pour son entourage.

Apres tout, "liberté", "cohérence" et "indépendance" sont des termes si personnels, si subjectifs et conceptuels, qu'il est plus facile de nous définir par le matériel, par la solidité de nos préparations et ce qu'elles impliquent, que quelques sentiments symboliques de révoltes solitaires inscrits sur les murs de nos sous sols lourdement désintéressés par le poids des étages supérieurs.

Parler d'indépendance et de liberté est toujours risqué…d'une part parce que l'indépendance et la liberté sont des notions relatives, et d'autre part parce que nous vivons une époque ou l'intention d'indépendance, d'auto-suffisance, d'autonomie, de pouvoir personnel, de cohérence, d'implication, de résilience et d'affirmation de sa conscience, semble menacer l'équilibre du paradigme ambiant, qui, simplement exprimé, nous pousse de plus en plus a dépendre de tout et de rien…


Dans ce contexte, plus ou moins complexe selon le niveau d'esclavagisme des esprits alentours, il est beaucoup plus simple de se pencher sur "le sac de sucre" du survivaliste, et de peut être s'en moquer, que de se pencher sur son intention d'indépendance et de liberté, lui beaucoup plus nuancée et subtile.

Face a ce complexe processus d'indépendance qu'est le survivalisme, il peut être question a un moment ou a un autre de perdre de vu le réel intérêt d'une telle démarche, et de succomber au fatidique: "…et si il ne se passe jamais rien ?"

Cette "question", souvent chuchotée par simple envie d'affirmer un quelconque sentiment de conformisme collectivisé, implique mathématiquement que le survivaliste ne peut résonner que de la catastrophe, qu'il ne peut vivre et prendre tout son sens que dans l'enchevêtrement hâtif d'une situation d'urgence et de ses séquelles sur notre fabrique.


Il serait alors question d'une co-dépendance structurelle entre le survivalisme et l'effondrement de la normalité…et le survivaliste, devient des lors, aux yeux du monde qui l'observe ou dans sa propre conception plus ou moins juvénile, un être totalement gouverné par l'événement.

On pourrait presque dire que sans la catastrophe, le survivaliste ne peut exister, car sans elle, la totalité de sa démarche, de sa structure (philosophique, intellectuelle et physique) n'a aucun sens…

A quoi sert la préparation a un effondrement de l'économie, si l'économie ne s'effondre jamais ?

A quoi sert la préparation a un dysfonctionnement de nos systèmes de supports, si ceux-ci ne sont jamais en 
dysfonctionnement ?
A quoi sert de préparer un plan d'évacuation, si nous ne sommes jamais confrontés a devoir évacuer ?
A quoi sert le sac de sucre dans la cave du survivaliste, si la troisième guerre mondiale n'éclate jamais ?


Le survivaliste serait-il la victime d'un romanticisme sournois, attiré malgré lui, comme Ulysse par le chant des sirènes, a s'échouer sur les récifs d'un rêve post apocalyptique, pour peut être se vanter d'avoir prévu, survécu, ou finalement pleinement exister de tout son poids ?

" Viens ici ! Viens a nous ! Ulysse tant vanté !
L'honneur de l'Achaïe…arrête ton croiseur: viens écouter nos voix ! Jamais un noir vaisseau n'a doublé notre cap, sans ouïr les doux airs qui sortent de nos lèvres; puis on s'en va content et plus riche en savoir, car nous savons tous les maux, tous les maux que les dieux dans les champs de Troade, ont infligés aux gens et d'Argos et de Troie, et nous savons aussi tout ce que voit passer la terre nourricière."



Il n'y a aucun doute qu'un pourcentage plus ou moins important d'individus intéressés par le survivalisme semblent voir la catastrophe et l'implosion de la fabrique comme un univers propice a l'expression refoulé de certains comportements, ou encore l'expression d'une justice politisée.

Certains survivalistes semblent même y voir une opportunité…mais soyons très clair, cette projection fantasmée et souvent glorifiée par la culture ambiante est un leurre…un chant de sirène.


Notre sac de sucre n'est pas la promesse d'une catastrophe, ou l'espoir inconscient d'une implosion de la fabrique pour pouvoir enfin revêtir nos parades camouflées et sortir le 12 tacticool, mais bien la construction d'un mode de vie qui nous invite a matérialiser toujours un peu plus d'indépendance et de liberté.

Il est le reflet physique, presque symbolique, d'une prise de conscience particulière, qui exprime non pas l'idée de s'affranchir du système par la destruction de celui-ci, comme un enfant frustré et ne pouvant pas briller ou s'assumer devant les règles de jeu en place, mais bien par la construction, en parallèle, d'une manière de vivre que nous pouvons comprendre et qui nous est utile au quotidien.

Démolir, déconstruire, anéantir, rejeter, refuser, décroître…sont des gestes d'une mécanique grossière portée sur la réactivité émotionnelle, et donc facilement accessible et visible, et ayant le pouvoir d'extérioriser nos frustrations ou nos désirs, et ceci immédiatement.

Il est beaucoup plus facile de s'abandonner a l'auto destruction, qu'a l'auto construction.
Il est aussi parfois et pour certains, beaucoup plus facile de s'imaginer survivre, que de travailler a vivre.


- Je ne m'intéresse pas a la Permaculture pour survivre a la faim dans le cadre d'un effondrement total et systémique du monde tel que nous le connaissons, je m'y intéresse pour contribuer a la construction d'une vie locale, saine et cohérente avec mon environnement, pour pouvoir manger des aliments sains, pour limiter le trajet de certains produits, et m'affranchir (c'est a dire avoir la liberté de choisir de participer ou non) de l'agri-business, de la monoculture et de la destruction de nos sols.


- Je ne m'intéresse pas a la chasse pour le plaisir de tuer un animal, ou pour pouvoir me nourrir après une apocalypse quelconque, je m'y intéresse pour m'affranchir de la manière actuelle dont nous concevons l'élevage, et de la déconnexion programmée et hypocrite de notre rapport a la mort.


- Je ne m'intéresse pas a des énergies alternatives pour pouvoir continuer d'utiliser mon frigo quand la troisième guerre mondiale éclate, je m'y intéresse pour réduire l'impact de mes factures mensuelles sur mes finances, pour ne pas être dépendant du système pour mon électricité en cas de pannes, pour m'affranchir du monopole énergétique de compagnies douteuses et de certains enjeux écologiques que devrons subir nos enfants…


- Je ne m'intéresse pas a l'hygiène et la santé pour pouvoir me faire des points de sutures après une fusillade quand l'effondrement de l'économie globale nous aura plongée au 18eme siècle…je le fais pour pouvoir intelligemment porter assistance a une personne blessée, a mon voisin, pour pouvoir fabriquer mon propre savon bio sans tests sur les animaux, pour pouvoir éviter de tomber malade et m'interdire la productivité, pour faire des économies, pour peut être réduire l'impact sur le monde hospitalier du pouvoir des grandes compagnies pharmaceutiques…


- Je ne fais pas de la récupération des eaux de pluie pour pouvoir continuer de boire durant la prochaine pandémie, je le fais pour réduire le gaspillage ambiant d'une ressource critique, pour réduire mes factures, pour arroser mes légumes, pour ne pas être dépendant du système si il y a une coupure, parce que c'est facile et que ça a du sens.


- Je ne m'intéresse pas aux armes a feu pour tuer quelques pilleurs de riz durant une guerre civile, je m'y intéresse pour avoir un moyen adapté de défendre la vie de mes proches dans un cadre extrêmement précis et stricte, pour pouvoir récolter ma propre viande, aussi dans un cadre extrêmement précis et stricte, pour contribuer a un certain équilibre de la force, et finalement pour le plaisir que me procure le tir le dimanche entre amis.

- Je ne fais pas des réserves de nourriture pour pouvoir bouffer quand tout le monde a faim, je le fais pour m'affranchir d'un système de distribution "juste-a-temps", pour faire des économies, pour mitiger les fluctuations de prix causées par la spéculation sur les produits de base, pour ne pas avoir a prendre la voiture le dimanche matin quand je m'aperçois que je n'ai plus de sucre, et donc payer plus de taxes, utiliser plus d'essence…


Lien internet : Le sac de sucre

Comment nourrir les oiseaux l'hiver ?

Comment nourrir les oiseaux l'hiver ?

Rappel des conseils importants pour nourrir et aider les oiseaux en hiver, à l'occasion de l'expérience "Compet' à la mangeoire" proposée par Vigie-Nature du 18/11/13 au 15/02/14.


Mésange nonnette (Poecile palustris) sur une mangeoire en hiver.
Photographie : Willi Dorren

L'hiver, c'est la saison durant laquelle il est conseillé denourrir les oiseaux dans son jardin ou sur son balcon. Même lors des hivers assez doux, il est utile de les aider car leurs ressources alimentaires "naturelles" (graines laissées sur pied dans les cultures, baies dans les arbustes...) ont tendance à diminuer à cause des techniques agricoles modernes.

Ce sera ainsi l'occasion d'observer des espèces qui, le reste de l'année, ne s'approchent pas des maisons ou sont discrètes (grives, troglodytes, mésanges...).

Dans cet article général, nous synthétisons les points importants pour aider efficacement les oiseaux en hiver. Nous vous proposons aussi de participer à une expérience originale entre le 18 novembre 2013 et le 15 février 2014 proposée par Vigie-Nature et intitulée "Compet' à la mangeoire".
Conseils importants 

(Dendrocops medius).
Photographie : Marc Fasol 

Si Certains oiseaux préfèrent que l'on dispose la nourriture sur le sol, comme le Merle noir (Turdus merula). Et lors des hivers froids, vous aurez parfois la chance de voir des espèces peu communes comme le Pic mar 
vous avez commencé à nourrir les oiseaux au début de l'hiver, n'arrêtez pas de le faire brusquement, notamment s'il faut encore froid (période de gel ou neige) : les oiseaux habitués à venir chez vous auraient alors beaucoup de mal à chercher de la nourriture ailleurs. 

Le nourrissage doit de préférence débuter lors des premiers vrais froids (vers la fin novembre) et se terminer à la fin de l'hiver (mi-mars). 

N'oubliez pas l'hygiène ! Il faut régulièrement nettoyer les mangeoires et leurs alentours pour retirer les fientes et les vieux aliments afin d'éviter la transmission de maladies. 
Certains oiseaux se nourrissent à terre (merles, étourneaux, accenteurs...), alors que d'autres sont plutôt arboricoles (mésanges) et préfèrent donc les mangeoires : vous pouvez ainsi favoriser telle ou telle espèce suivant la technique de distribution de la nourriture : savoir identifier les oiseaux qui fréquentent votre jardin est donc important (lire Identifier les oiseaux du jardin en hiver). 

Certaines espèces d'oiseaux préfèrent certaines graines (lireQuelles graines pour quels oiseaux ?). 
Il ne faut pas donner trop d'aliments salés et évitez le pain sec. Vous pouvez déposer vos restes de repas (comme le riz bouilli, les gâteaux rassis, les pommes de terre cuites, les croûtes de fromage...). Vous pouvez bien entendu acheter des graines dans le commerce. 

Pensez aux graisses animales ou végétales (beurre, margarine...). 
Il est peu important que la mangeoire ait une forme très précise : un plateau permettra à une grande variété d'oiseaux de se nourrir, la trémie (= avec réserve) sera plutôt adaptée aux petits oiseaux et/ou aux "acrobates" (dont la Perruche à collier). Le plus important est que les mangeoires soient approvisionnées et entretenues régulièrement. 

Evitez de mettre trop de nourriture en même temps, distribuez-là au fur et à mesure pour éviter qu'elle ne pourrisse.
 
Pensez à l'eau (lire Pensez à fournir de l'eau aux oiseaux sur votre balcon ou dans votre jardin). En cas de gel, cassez régulièrement la glace, versez de l'eau chaude : l'hiver, il est très difficile pour les oiseaux de trouver où s'abreuver. Si le sol est recouvert de neige non durcie, les besoins en eau sont moins urgents, mais il ne faut pas pour autant cesser d'alimenter les points d'eau. 
Dans tous les cas, 

Un distributeur de graines fréquenté par des Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis).
Photographie : Jans Canon / Wikimedia Common s 

Les mangeoires doivent être installées hors de portée des chats. Si vous disposez la nourriture à terre, éloignez-la des buissons où ils peuvent se cacher. Elles doivent être fixées solidement à un support ou suspendues. 

Afin d'abriter au maximum les oiseaux et la nourriture des intempéries, il est préférable de distribuer les aliments du coté opposé aux vents dominants.
 
Si vous décidez de construire vous-même une mangeoire, utilisez de préférence un bois qui resistent à l'humidité, comme le sapin, avec une épaisseur minimum d'un centimètre. Il vaut mieux la peindre (si vous le désirez) avec une couleur discrète. 

À faire 

Donner de gros morceaux de pain (il est possible toutefois de donner des miettes). 


Fournir de la nature lors des périodes froides (gel, neige). 

Placer les mangeoires en hauteur pour les espèces très aboricoles (mésanges, sittelles...). 

Disposer la nourriture sur le sol pour les moineaux, les pinsons, les merles, les grives... Si vous placez des graines sur le sol, mettez-les plutôt sur un support (planche par exemple) pour éviter le contact avec le sol humide. 

Photographie : Marc Fasol 

Si vous habitez près d'un espace boisé, vous pouvez disposer sur le sol des mélanges de graines qui attireront des passereaux forestiers comme le Pinson du Nord (Fringilla montifringilla).

Vous pouvez toutefois répandre de très fines graines (du type " pour canaris") sur le sol forestier ou dans un jardin situé en lisière d'un bois ou d'un parc, ce permet parfois d'attirer et de fidéliser d'importantes bandes mixtes de fringilles : Verdiers d'Europe, Pinsons des arbres (Fringilla coelebs) et du Nord (Fringilla montifringilla), Bruants jaunes (Emberiza citrinella). Les premiers arrivés jouent le rôle "d'appelants" et peuvent en attirer des centaines d'autres. 

Les merles et les grives se contenteront de pommes en mauvais état. Lors des périodes de gel prolongé, disposez-le sur le sol au "compte-goutte" (attendez que les précédentes soient finies). 
mettre toute de l'année de l'eau à disposition des oiseaux, et en particulier quand il gèle. Généralement, verser de l'eau tiède deux fois par jour est suffisant. Le bassin ne doit pas faire plus de 10 cm de profondeur. 

Mettre à disposition des oiseaux des grains de sable pour les aider à digérer. 
Marc Fasol nous a communiqué cette autre astuce : il étale une brouette de compost sur le sol gelé; les merles le retournent et mangent les lombrics. 

À ne pas faire 

Distribuer de la nourriture lors des périodes douces (d'avril à octobre) : ce point est toutefois discuté par certains qui estiment qu'il est aussi important d'aider les oiseaux à nourrir leurs petits ou à prendre des forces lors de leurs migrations. Si vous décidez de les nourrir au printemps et en été, attention aux maladies ! Lire Nourrir les oiseaux en été : oui, mais attention aux maladies et Quand faut-il arrêter de nourrir les oiseaux : en mars ou en avril ?

donner des restes de table salés ou trop épicés; 

placer la nourriture à portée immédiate des prédateurs, surtout les chats (lire Protéger les oiseaux des chats).
 
utiliser de l'alcool ou de l'antigel en hiver; 

installer un bassin trop large et (ou) trop profond. 

Les différents types de mangeoires

Dessin : Ornithomedia.com 

Différents types de mangeoires : (a) la mangeoire filet favorisant les espèces "agiles" comme les mésanges, (b) une mangeoire "trémie" en coupe, (c) la mangeoire "plateau" est la plus simple et attire beaucoup d'espèces et (d) la mangeoire faite avec une bouteille; très efficace.

Si vous désirez mettre en place un nourrissage un peu plus "évolué " que simplement jeter des restes de repas sur l'herbe, vous pouvez mettre en place des mangeoires.

Il en existe différents types adaptés à différentes catégories d'oiseaux. On peut en fabriquer certaines soi-même ou les acheter dans le commerce : 

la mangeoire dans un filet suspendu : elle est réservée aux espèces les plus "souples" comme les mésanges ou la Sittelle torchepot capables de s'alimenter de façon acrobatique. On peut les fabriquer soi-même ou les acheter dans le commerce;
 
la mangeoire trémie : c'est l'image "classique" de la mangeoire, composée d'un compartiment à graines (ou d'autres aliments) qui distribue peu à peu la nourriture au fur et à mesure que les oiseaux la mangent. Les oiseaux doivent pouvoir se poser et la nourriture distribuée ne doit pas être exposée aux intempéries; 
la mangeoire plateau : elle peut être suspendue ou placée sur un piquet. Peu sélectif, ce type de mangeoire est accessible à de nombreuses espèces. La pluie et l'humidité ambiante peuvent entraîner des moisissures, et il est donc fortement conseiller de placer un toit au-dessus.
 
la mangeoire "maison" : elle est très économique et peut être réalisée avec une bouteille en plastique (voir dessin ci-dessus). Il faut découper une ouverture à la base. L'ouverture ne devra pas être trop grande pour limiter l'exposition aux intempéries. Un petit bâton permettra aux oiseaux de se percher plus facilement. Il est aussi possible de placer une bouteille renversée avec un plateau en dessous : elle donne de bons résultats si l'espace entre le goulot et le bouchon (qui sert à régulier le débit) est bien réglé (moins de 1 cm). Une brique de lait ou de jus peut aussi être transformée en mangeoire. Prenez cependant grand soin à bien rincer le carton puis à le sécher. 

La nourriture à donner


Nous avons développé en détail les différents types d'aliments à donner dans notre article Nourrir les oiseaux en hiver : d'autres informations.

Les graines

Pinson des arbres (Fringilla coelebs) mangeant des graines d'arachide.Photographie : Nottsexminer / Wikimedia Commons 

Les graines de Tournesol strié sont appréciées par tous les granivores (Verdiers d'Europe, Pinsons des arbres et du Nord...) mais aussi par les mésanges, le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis), le Tarin des aulnes (Carduelis spinus), la Sittelle torcheport (Sitta europaea), le Pic épeiche (Dendrocopos major)... Toutefois, il y a bien d'autres types de graines qui seront plus ou moins appréciées selon les espèces (lire Quelles graines pour quels oiseaux ?). Il est intéressant d'acheter en gros si vous distribuez beaucoup de nourriture (il existe de sacs de 25 kg chez les grainetiers). Mais attention, les sacs devront être entreposés au sec. 

Les mélanges mixtes (type "pour canaris") seront plutôt disposer sur le sol pour nourrir les pinsons, les moineaux... Les mésanges et les verdiers ne les apprécient pas trop.

Préférez si possible les productions biologiques.

Vous pouvez aussi semer des fleurs qui donneront des graines en hiver, comme le tournesol, la phacélie, le coreopsis... (lire Semez ou laissez pousser des fleurs qui produisent des graines pour les oiseaux).
Fabriquer des "pains" de graisse

Quand il fait froid, la margarine et les boules de graisse du commerce sont tout à fait recommandées mais en raison de leur prix, il est aussi possible de fabriquer des pains de graisse recouverts de graines.

 Comment faire ? 

Récupérer du gras ou du suif (par exemple chez votre boucher); 

faire fondre le gras ou le suif;
 
récupérer des briques d'un litre (de lait par exemple), dans lesquelles vous verserez le résultat de la fonte; 
surveiller le refroidissement afin de pouvoir ajouter deux bonnes poignées de graines de tournesol strié dans la mixture tout en veillant qu'elles soient bien réparties (remuez et changez l'orientation de la brique); 
avant que le pain ne se soit solidifié, enfoncez-y l'extrémité modelée en forme de boule (par exemple) d'un fil de fer pour que l'accroche soit maximale. L'autre bout du fil sera tordu pour pouvoir l'accrocher sur une branche; 

vous pouvez stocker le pain au réfrigérateur ou dans un endroit frais; 
juste avant d'installer le pain dans le jardin, démoulez-le avec un grand couteau (la brique de lait pourra même être réutilisée si vous procéder avec soin), et servez froid. 

Ventilez bien la pièce de stockage et fabriquez au moins quatre à cinq briques en même temps.

Tableau récapitulatif des aliments à distribuer

 PicsGrivesMerlesMésangesRougegorgePinsonsVerdiersMoineaux
Tournesol striéX  X XXX
Maïs fortement concassé     XXX
Avoine aplatie XXXXXXX
Riz cuit   XXXXX
Millet rond    XXXX
Noix de coco, arachidesX  X    
Noix, noisette, farineX  X    
AmandesX  X    
Graisse végétale, beurreX  XX  X
Suif, saindoux, lard natureX  XX  X
Créton de boeuf XX     
Déchets de viande fraîche       X
Pomme, poire XX     
Raisins secs XX     
Feuilles de salade XX     
Pomme de terre cuite, miettes XX     
Fromage  x xX   

Eloigner les prédateurs

Les chats constituent un "problème" car ils essaient d'attraper les oiseaux attirés par la nourriture mise à leur disposition. Il existe toutefois plusieurs solutions simples pour limiter leur imapct (lire Protéger les oiseaux des chats).

Les rapaces, essentiellement l'Epervier d'Europe (Accipiter nisus), peuvent aussi chasser les oiseaux dans les jardins, même si les quantités prélevées sont faibles. Nous avons justement publié un article sur ce sujet : Prédation de l'Épervier d'Europe sur les oiseaux des jardins : que peut-on faire ?

D'autres façons d'aider les oiseaux en hiver



Outre la mise à disposition de nourriture, vous pouvez aussi aider les oiseaux en plantant dans votre jardin des arbustes ou des plantes qui leur fourniront des abris ou de la nouriture ou installer des boîtes-dortoirs 

Galette de sarrasin sans électricité avec pesto d'ortie et noix

  https://www.youtube.com/watch?v=-siM1AVqB2g