mardi 6 mai 2014

Le chauffage au Moyen-age

Le chauffage au Moyen-age


En France, pendant tout le Moyen Âge, dés qu’arrivait l’hiver, on grelottait.

Pour trouver un peu de chaleur, on se groupait autour de la cheminée, ou même dedans si elle contenait des bancs de pierre. Et la vie s’organisait devant ces hautes-flammes, ainsi que le décrit Viollet-le-Duc: “Le maître de la maison ou le châtelain, obligé de se renfermer dans son manoir aussitôt le soleil couché, réunissait autour du foyer non seulement les membres de sa famille mais ses serviteurs, ses hommes qui revenaient des champs. 

Une chandelle de suif, de résine ou de cire fichée dans une pointe de fer et la brillante flamme du foyer permettaient aux femmes de filer et de travailler à quelque ouvrage d’aiguille. 

Lorsqu’on sonnait le couvre-feu, chacun allait trouver son lit, et la braise, amoncelée par un serviteur au moyen de longues pelles de fer, entretenait la chaleur dans la salle pendant une partie de la nuit; car le maître, sa femme, ses enfants, avaient leurs lits encourtinés dans la salle; souvent les étrangers et quelques familiers couchaient aussi dans cette salle sur des bancs garnis de coussins, sur des châlits ou des litières.”

Mais dans ces grandes salles dallées, les courants d’air se glissaient partout. Aussi restait-on couvert d’une robe fourrée et la tête abritée sous un chaperon. On haussait le dossier des sièges pour se protéger des vents coulis. Enfin sur le sol, on laissait fermenter des jonchées de paille ou de verdure qui réchauffaient l’air glacial. Dans les palais royaux, un officier nommé le joncheur avait pour charge de renouveler cette litière.

Moyens bien rudimentaires pour affronter des hivers dont certains furent d’une rigueur dont nous avons du mal à nous faire une idée. En 1234, par exemple, Venise se trouvait prise dans les glaces, tous ses canaux ayant gelé. Durant les hivers de 1074 et de 1740, on pouvait patiner du plateau de Langres jusqu’au Havre entre les deux rives de la Seine. 

Le port de Gênes ne fut plus qu’une étendue de glace en 1493, puis le port de Marseille en 1594. A Paris, en 1410, le froid fut tel que des tombereaux passaient dans les rues pour ramasser les cadavres de pauvres gens qui étaient jetés aux portes de la ville afin que les loups les dévorent. La terre avait été tellement durcie par le gel qu’il était impossible d’y creuser des tombes.

Dans leur petite maison, les paysans souffraient moins du froid. Un seul mur séparait la salle commune de l’étable, aussi la chaleur des bêtes profitait à toute la famille. Et dans la cheminée, un feu de bois. Dans certaines provinces, le paysan jouissait du “droit de chauffage”, c’est-à-dire qu’il pouvait couper du bois dans la forêt. Mais s’il était surpris à emporter du bois trop jeune, il risquait l’amputation du pouce car on se préoccupait déjà du déboisement.

Peu avant la Renaissance la cheminée se transformait. La hotte de pierre cédait la place au panneau vertical très haut et surchargé de sculptures, devises, sujets mythologiques ou religieux. Des colonnes ou des cariatides soutenaient le manteau. Le tout prenait des proportions colossales. La cheminée de la grande salle des comtes de Poitiers mesurait dix mètres de large et deux mètres trente sous le manteau.

Les grandes tapisseries des châteaux servaient moins à orner les murs qu’à protéger de l’humidité et du froid. Elles n’étaient pas appliquées contre le mur, comme maintenant, mais suspendues à quelques centimètres de façon à interposer une couche d’air isolante. C’est ainsi que Polonius de Shakespeare put se glisser derrière une tapisserie où Hamlet vint le transpercer de son épée.

Et le combustible? Tant que les moyens de transport restaient rudimentaires on n’employait que le bois. Le charbon de terre et la houille n’étaient utilisés que sur place. En Bretagne, on préférait exposer des bouses de vache contre les murs tournés vers le sud pour le faire sécher, ou encore du varech également séché.

Lien internet : Le chauffage au Moyen-age

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